Comment choisir la bonne école primaire ?
Nous venons de déménager suite à la mutation de mon mari. Nous nous retrouvons dans une grande ville alors que notre fille de 8 ans n’a, jusqu’à présent, connu que la vie à la campagne. Je dois l’inscrire en CE1. L’école de notre quartier me semble mal fréquentée, cela m’inquiète. Comment lui faire intégrer une bonne école ?
Il n’y a pas, dans l’absolu, de bonne ou de mauvaise école. Il y a sans aucun doute une école qui vous ressemblera plus qu’une autre, qui répondra mieux à vos aspirations et à vos ambitions éducatives.
Ce que vous appelez une école « mal fréquentée » est très subjectif. Le principe fondateur de l’école publique est d’être laïque, gratuite et obligatoire. L’ensemble des catégories sociales s’y côtoie. Elle institue la tolérance comme valeur fondamentale. Il est toujours enrichissant pour un enfant de découvrir que d’autres sont différents de lui. L’école est un outil pour promouvoir l’égalité et la justice sociale. Ce qu’on appelle « l’égalité des chances », pour tous les enfants quelles que soient leurs origines sociales, impose que l’école publique permette à tous d’accéder à une éducation de qualité.
Un rapport de Jean Hebrard en 2002 en souligne à la fois l’intérêt et l’imperfection.
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/024000227.pdf
S’il existe des dérogations à la carte scolaire, fondées sur des critères considérés comme recevables par les municipalités et les instances académiques (enseignement spécifique, proximité du lieu de travail…) considérez que les autres élèves ne vous conviennent pas ne sera pas un motif de dérogation.
Si vous décidez de ne pas inscrire votre enfant dans l’établissement auquel l’affecte la carte scolaire, il vous reste deux options:
– faire une demande de dérogation en vous fondant sur des motifs recevables (nécessité d’un enseignement spécifique, regroupement de la fratrie, établissement plus proche de votre lieu de travail, du domicile des grands-parents ou de la nourrice, absence de cantine dans l’école du secteur…)
– inscrire votre enfant dans un établissement privé. Si le nombre d’élèves par classe, la qualification des enseignants et les programmes sont les mêmes, les élèves y sont globalement issus de milieux plus favorisés, puisque cet enseignement n’est pas gratuit.
Fréquenter, ou pas, l’école publique correspond donc à un choix éducatif. Au delà des idées préconçues, l’histoire de l’école en France apporte un éclairage important. Dès Charlemagne, enfants nobles comme enfants pauvres fréquentent la même école. En 1905, la séparation de l’Eglise et de l’Etat rend effective l’école telle que Jules Ferry la conçoit en 1882 : gratuite, obligatoire et laïque. Ce n’est qu’en 1941, sous l’Occupation, que les congrégations religieuses retrouvent le droit d’enseigner et que les écoles privées, notamment confessionnelles, sont subventionnées. Ces écoles échappent au principe de la carte scolaire et environ 1 élève sur 6 y est scolarisé. On différencie les écoles privées « sous contrat » qui sont soumises aux mêmes contraintes et aux mêmes objectifs pédagogiques que les écoles publiques ; et les écoles privées « hors contrat » et indépendantes.
Les écoles de confession catholique représentent, en France, la majeure partie des écoles privées mais d’autres confessions sont bien entendu représentées dans l’enseignement privé. Il y a aussi des établissements laïcs mais mettant en œuvre des pédagogies différentes (Montessori, Freinet…)
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