Comment dire « STOP » au harcèlement ?

Depuis plusieurs semaines mon fils n’a plus envie d’aller à l’école. Il dit qu’il y est malheureux. Il reçoit des coups, se fait voler son goûter et ses affaires. Je ne sais pas si je dois rencontrer l’institutrice, contacter les parents des coupables, lui apprendre à rendre les coups lui-même… Comment le défendre ?

Une enquête menée par Eric Debarbieux, chargé de la prévention des violences scolaires auprès du ministère de l’éducation nationale, publiée en 2011, révèle que 10% des écoliers et des collégiens ont été confrontés à la violence à l’école.

Si le phénomène n’est pas nouveau, si chacun d’entre nous se souvient avoir été auteur, victime ou spectateur de ce type d’événement, lorsqu’il était enfant ou adolescent, une campagne de sensibilisation lève aujourd’hui les tabous et nous alerte sur ces comportements inacceptables.

Un enfant qui parle ouvertement de son mal être et de ce qu’il subit vous demande clairement de l’aide. Marcel Rufo constate que « Les enfants, souvent ne disent rien, alors que c’est normal de demander la protection d’un adulte dans ce type de situations. En dénonçant les harceleurs, la victime ne « cafte » pas, elle se montre au contraire courageuse. Elle gagne en respect de soi et des autres… et elle protège le harceleur contre lui-même ».

Mais les choses peuvent être plus insidieuses : il peut être fasciné par un camarade qui objectivement adopte un comportement sadique ou d’emprise, sans lui-même être en mesure de se rendre compte que quelque chose est anormal ; cela peut aussi être un changement de comportement qui vous alerte sans que votre enfant ne raconte rien (peurs soudaines, troubles du sommeil, baisse des résultats scolaires sans raison apparente…)

Si c’est votre enfant qui est agressé et pas un autre, c’est qu’il a une particularité, que l’une de ses différences n’est pas acceptée par les autres. Cette particularité peut être physique (surpoids, couleur des cheveux, lunettes, couleur de peau…) mais peut être aussi liée à un handicap, à ses origines sociales… N’importe quel prétexte peut être exploité par un agresseur, en général accompagné de quelques complices, pour maltraiter un camarade. Si le harcèlement peut aussi s’opérer en ligne, cela donne à la victime l’impression de vivre dans un état d’insécurité permanent.

Il vous appartient de défendre votre enfant, y compris malgré lui. S’il n’y parvient pas lui-même, c’est qu’il peut avoir honte de ce qu’il pense être de la lâcheté, se sentir dévalorisé, perdre sa confiance en lui. Il souffre. Il est important de lui rappeler que nous vivons ensemble selon des règles sociales strictes et que la loi le protège : l’école n’est pas un lieu de non-droit.

Pour réagir :

– vous n’allez pas essayer de régler la situation directement avec le ou les enfants auteurs des violences

– vous pouvez faire un signalement à l’école lister des faits précis (date, heure) ; garder une trace de tous les actes malveillants commis sur les réseaux sociaux ou via internet

– initier une réunion avec les enseignants et l’ensemble des parents

– un numéro stop harcèlement 0800 200 000 a été mis en place et peut vous soutenir

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