Comment choisir la bonne crèche ?

J’arrive en fin de congé maternité et je dois choisir une crèche qui pourra l’accueillir. Entre celles qui n’ont plus de place, celles qui me semblent bien mais où j’ai peur d’oublier de prendre en considération quelque chose d’important, celles où sont déjà des enfants que je connais…, je n’arrive pas à me décider et pourtant ce choix est primordial puisqu’il concerne ce qui m’est le plus précieux.

Lorsqu’ils cherchent une crèche pour leur enfant, les parents se disent souvent qu’ils ne sont pas vraiment en situation de choisir : ils s’estiment déjà heureux de réussir à avoir une place, qu’importe que la structure soit municipale, privée ou associative, collective, familiale ou parentale… C’est dommage : car, selon leur mode d’organisation, les crèches n’offrent pas toutes les mêmes conditions d’accueil à un enfant. Il n’y en a pas forcément de meilleures que d’autres, mais certaines sont sûrement plus adaptées à ce que vous recherchez pour votre enfant. Petit tour d’horizon de l’offre à travers des témoignages de parents qui sont passés par là avant vous.

Crèche collective : le contrat de confiance

Choisir de mettre son tout-petit en crèche plutôt que chez une assistante maternelle, c’est privilégier pour lui la vie en collectivité et la découverte de ses semblables. Mais encore faut-il avoir l’assurance que votre enfant sera suffisamment encadré pour se sentir en sécurité et trouver sa place dans le groupe. Qu’elle soit municipale ou privée, la crèche collective est soumise à des règles strictes. Elle privilégie un accueil professionnel de l’enfant encadré par un personnel suffisant (1 adulte pour 8 enfants qui marchent et 1 adulte pour 5 enfants qui ne marchent pas) et diplômé (puéricultrices, éducateurs de jeunes enfants, infirmières, psychomotriciens, titulaires du CAP petite enfance ou du DPAP, diplôme professionnel d’auxiliaire de puériculture).

[A encadrer / citation] « A la fin de mon congé maternité, j’ai choisi de mettre mon fils dans une crèche collective privée près de mon travail, raconte Aurore, 29 ans, responsable d’un salon de coiffure. C’est certes une grosse structure (60 enfants), mais son organisation m’a parue hyper pro : un personnel avec beaucoup d’expérience, des locaux à l’hygiène impeccable, des repas variés, une vaste amplitude horaire. Ça m’a tout de suite rassurée. J’ai eu le sentiment que je pouvais me reposer sur l’équipe. Je savais qu’en reprenant le boulot, j’allais avoir besoin d’être concentrée au maximum sur mon job pendant la journée pour être disponible le soir pour mon fils. Ma priorité c’était qu’une équipe de professionnels prenne le relais pendant mon absence sans que je n’aie à m’inquiéter de rien. »

Crèche parentale : objectif convivialité

Associatives, les crèches parentales incluent les parents dans une équipe par ailleurs composée de professionnels (répondant aux mêmes normes que celles des crèches collectives). Chaque famille assure une permanence d’une demi-journée par semaine et assume une fonction (courses, secrétariat, organisation des sorties, bricolage, etc.). Même si c’est l’équipe pédagogique qui gère la crèche au jour le jour, les parents participent au projet pédagogique et au règlement. Leur parole est systématiquement entendue dans la prise de décision. Il s’agit de petites structures (20 enfants au maximum), souvent en appartement, dans lesquelles votre tout-petit sera accueilli sur un mode extrêmement personnalisé (de 2 mois à 4 ans).

[A encadrer / citation] « Quand ma fille a eu un an, j’ai préféré la mettre dans une crèche parentale accueillant 12 enfants, explique Sonia, graphiste. Ça me semble idéal : cela permet de faire un pont entre la famille et la collectivité, de ne pas la jeter dans le grand bain trop brutalement. J’avais une place en crèche collective, mais la structure me semblait trop grosse, trop impersonnelle, avec une organisation trop écrasante. Je ne cacherai pas que faire partie d’une crèche parentale prend du temps et de l’énergie. Mais je travaille en freelance, mon mec aussi. Nous avons inclus la crèche à notre emploi du temps. Tous ensemble, les professionnels, les parents, les enfants, nous formons une forme de tribu. Tout le monde se connaît, tout le monde coopère. C’est une expérience extrêmement enrichissante qui renforce le lien avec votre enfant en particulier, mais aussi avec le monde de la petite enfance en général. »

Pédagogie alternative : priorité à l’éveil

Certains parents recherchent une crèche qui soit beaucoup plus qu’une simple structure d’accueil. Ils en attendent avant tout un projet pédagogique spécifique qui permette à leur enfant de se développer et de s’épanouir. Maria Montessori, Célestin Freinet, Reggio Emilia, Emmi Pikler… : ces pédagogues ont élaboré pour les enfants des méthodes d’éducation spécifiques qui sont aujourd’hui reprises par des établissements dédiés à la petite enfance. Ces crèches et ces jardins d’enfants, souvent entièrement privés et ne bénéficiant d’aucune aide de l’Etat, sont cependant difficilement accessibles pour les familles modestes.

[A encadrer / citation] « Ça a été un investissement de mettre notre fils dans une crèche Montessori, raconte Florent, consultant. Mais nous ne l’avons pas regretté. Il y a appris des principes d’autonomie qui continuent de lui servir aujourd’hui alors qu’il est rentré au CP dans une école primaire classique. Par ailleurs, dans ce type de crèche, le lien entre éducatrices et parents est très constructif. En discutant régulièrement avec l’équipe, j’ai beaucoup appris en matière d’éducation et j’ai révisé nombre de mes jugements. »

Par ailleurs, certaines crèches, sans forcément proposer des pédagogies alternatives, peuvent être spécialisées dans l’éveil créatif, privilégiant les ateliers son et musique, couleurs et formes. Enfin certaines crèches sont bilingues pour permettre aux tout-petits d’intégrer la diversité des langues.

[A encadrer / citation] « Mon mari est allemand, je suis française, rapporte Sonia. A la maison nous parlons le français. C’est pourquoi nous avons choisi de mettre nos enfants dans une crèche franco-allemande. Ils ont ainsi intégré tout jeunes la langue de leur père et sont devenus par la suite totalement bilingues. »

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