Méthodes Montessori, Freinet… : ça change vraiment les choses?

Ma belle-sœur a inscrit mes neveux dans une école privée prônant les pédagogies nouvelles. C’est même le choix de cette école qui a déterminé le lieu d’achat de leur maison, pour que les enfants soient proches de leur établissement scolaire. Je me demande si elle a raison ? Qu’est ce que cela change ? Est ce que c’est vraiment mieux que l’école publique de notre quartier ?

Il est difficile voire impossible de dire qui c’est « mieux » ou « moins bien ». En fait, ça dépend : de vous, de votre positionnement comme parents, de vos convictions, de vos valeurs, de ce que vous voulez pour vos enfants, de l’enfant concerné…

Ce qu’on appelle l’éducation nouvelle regroupe plusieurs courants pédagogiques. Ils sont dispensés dans des écoles publiques ou privées, et ont en commun, malgré leurs différences, de prôner la participation de tout individu à sa propre formation. Elles sont d’ailleurs aussi appelées « méthodes actives ». Pour schématiser, l’idée et que l’éducation ne consiste pas seulement à acquérir et accumuler des connaissances mais aussi à capitaliser ses expériences personnelles.

Cette éducation dépasse le cadre de l’école, puisqu’elle est globale, d’ordre humain et social. Toutes les matières enseignées sont considérées avec la même importance. Les matières académiques ne sont pas négligées mais abordées différemment. Les enfants peuvent découvrir, choisir ce qui leur convient le plus, selon leur inclinaison naturelle et leur singularité individuelle. En général, les parents sont étroitement associés à la vie de l’école.

La théorie pédagogique de Maria Montessori (médecin, qui a ouvert sa première école en Italie, en 1907) repose sur l’idée que l’éducation est l’accompagnement du développement naturel de l’enfant, avant d’être la transmission de savoirs. A partir de l’observation et de l’expérience, elle développe une pédagogie qui considère l’enfant comme une personne, digne d’intérêt et incarnant l’avenir.

La première école Waldorf ouvre en 1919, en Allemagne. L’idée principale qui y est mise en œuvre par Rudolf Steiner est de rééquilibrer réalité et spiritualité, dès le plus jeune âge. Ses travaux ont marqué l’histoire de l’éducation et trouvé des applications parfois inattendues, par exemple par la marque de cosmétiques Weleda.

La méthode de Célestin Freinet part du « tâtonnement expérimental » et de « l’expression libre » des enfants. La première école est ouverte à Vence en 1935. La classe est un atelier, où l’enseignant et l’élève coopèrent sans que l’autorité ne soit nécessaire.

La méthode d’Ovide Decroly se fonde sur les centres d’intérêt des enfants. Médecin et psychologue, il conceptualise la « méthode globale » : l’enfant apprend globalement. On apprend partout et pas seulement à l’école. L’environnement est primordial dans l’apprentissage car il invite à la découverte.

Le reproche souvent fait à ces pédagogies est de privilégier l’épanouissement des élèves au détriment de la performance et, donc, d’être peu adapté aux contraintes économiques contemporaines du toujours plus, toujours plus vite. Il s’agit sans doute de préjugés, puisque les résultats des élèves ayant intégré l’enseignement supérieur et issus des écoles Montessori, Freinet ou Steiner, ne sont pas inférieurs à ceux d’étudiants issus des cursus classiques.

C’est donc avant tout un choix éducatif, personnel et familial.

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